Angèle, perle des cimes

Les années snowboard

Originaire de Saint-Pierre d’Albigny, Angèle Clavet a pris la voie rapide qui l’a menée à Courchevel, à une période où le ski freestyle et le snowboard se faisaient encore la part belle au sein du club des sports de la station. Inspirée par son frère qu’elle suit dans ses péripéties, elle glisse, roule, virevolte, sur la neige autant que sur l’asphalte ou sur l’eau.

Douée, elle atteint rapidement un niveau suffisant pour intégrer ses premières compétions de snowboard cross et de halfpipe au niveau local. Tout aussi rapidement, elle gravit les échelons et se qualifie pour les courses nationales puis internationales. Première coupe d’Europe et première Coupe du monde à 16 ans en 2003, sélection en Equipe de France, la snowboardeuse enchaîne les épreuves jusqu’à obtenir le titre de championne de France de slopestyle et vice-championne de France de halfpipe en 2007. En fin d’année 2008, après 2 podiums en coupe d’Europe, elle raccroche pour s’envoler vers d’autres horizons.

L’alternance des saisons

L’athlète se reconvertit alors dans l’enseignement du ski et du snowboard au sein de l’ESF de Courchevel Village. C’est pourtant à reculons quelle avait passé son monitorat, persuadée alors que ce n’est pas ce qu’elle ferait après sa carrière sportive. La belle avait d’autres idées en tête, notamment la nutrition. Mais, ô surprise, en donnant ses premiers cours, elle se découvre une véritable vocation. Enseigner, transmettre, partager sa passion se présentent pour elle comme une évidence.

Dans la foulée, elle enchaîne l’été avec son brevet de ski nautique et wakeboard et commence alors une reconversion au rythme des saisons. Hiver à Courchevel Village sur la neige, été à Sévrier, sur les rives du lac d’Annecy. Elle alterne ainsi pendant quatre ans.

« Je déteste rester assise. Je ne suis pas scolaire du tout, mais j’adore apprendre. Je suis autodidacte. »

Perle de Tahiti

Et puis un jour, c’est la rencontre avec Pierre-Marie, qui deviendra l’homme de sa vie. Installé une vallée plus loin, à Méribel, il enseigne aussi le ski l’hiver, mais c’est la voile qu’il pratique l’été. Elle embarque avec lui à Tahiti où il s’est engagé pour la saison.

Angèle le suit sans réfléchir, certaine que là-bas, elle trouvera du boulot. Que nenni !  Le ski sur l’eau est une discipline rarement pratiquée au milieu des atolls paradisiaques. Ce n’est pas dans les coutumes, pas dans le style de vie. Quelques hôtels à peine proposent l’activité. La skieuse savoyarde range ses spatules pour l’été et profite de son séjour pour s’intéresser à la culture locale.

Curieuse de tout, elle découvre l’artisanat et la culture des perles, activité spécifique s’il en est sur les îles du Pacifique. Un univers porté par les « mamas » à Tahiti, dans lequel on travaille entre femmes, on s’entraide, on partage. Accueillie à bras ouverts, Angèle est la bienvenue parmi ces femmes et s’y sent bien. Elle s’essaye à la création de bijoux, réalise quelques colliers et bracelets pour ses amies. Elle ramène quelques perles dans ses bagages, propose ses créations sous le nom de Poema Pearl et ça marche ! Le succès est immédiat. Une année, puis deux, ça aurait pu continuer au fil de saisons pendant quelques années, mais l’aventure polynésienne s’arrête. Fin des saisons estivales à Tahiti.

L’inspiration au bout du flocon

Le nouveau bijou d’Angèle sera le petit chalet niché à Giez, au pied des Bauges, où elle s’installe avec son mari. A eux deux ils construisent leur nid, le rénovent et le transforment en un véritable écrin de douceur, accueillant et chaleureux. Partout autour, les montagnes et, au loin, les eaux turquoises du lac d’Annecy. Le cocon idéal pour se poser après la saison de ski et fonder une famille.

Le combo idéal aussi pour imaginer des bijoux inspirés par la nature et les sommet environnants. Sans ses perles de Tahiti, Poema Pearl disparaît, aussitôt remplacée par Lao, Bijouterie des Cimes. Colliers, pendentifs, bracelets et bagues (réglables) se déclinent sur le thème du flocon et de la montagne.

« Pour moi un bijou c’est précieux. C’est pourquoi j’ai choisi les bases en argent »

Réalisés sur des bases en argent, parfois plaqués or ou or rose, les bijoux sont fins et délicats, élégants, discrets, à l’image de leur créatrice. Quelques pierres semi-précieuses s’invitent ça et là, à condition que les prix ne s’envolent pas. Car Angèle souhaite avant tout que chacune puisse s’offrir un cadeau à prix raisonnable.

Elle dessine une collection très actuelle, en évolution perpétuelle, avec peu de stock pour coller aux tendances du moment. Pièces fantaisies et collections capsules inspirées des demandes de ses clientes viennent compléter l’offre. Angèle cherche son inspiration dans la nature bien sûr, mais également dans la mode, la haute-couture, les tendances qu’elle trouve sur les salons, Pinterest ou les réseaux sociaux.

Mampreneur

Si l’entrepreneure est créative et bouillonne d’idées, elle avoue être une piètre dessinatrice. C’est donc vers son frère (jamais bien loin) qu’elle se tourne pour esquisser les bijoux qu’elle imagine. Qui de mieux pour la comprendre et poser sur le papier ses nouveautés ?

Puis, ce sont les fabricants de bijoux qu’elle a minutieusement sélectionnés qui prennent la relève et confectionnent les moulures, les gravures, les premiers prototypes avant de donner vie, enfin, à ses créations. Réalisées dans le sud de la France et en Espagne, les pièces sont ensuite assemblées par Angèle dans son chalet de Giez.

Timide et réservée, Angèle semble, telle une perle, se laisser porter par le courant. Pourtant, elle avance dans la vie, sereine et déterminée. Si elle ne s’interdit rien, elle ne s’autorise pas tout, mais cherche avant tout à être en phase avec elle-même et vivre de ses passions autant que les partager.

« J’adore créer mais j’aime vendre aussi. Je considère ça comme un challenge, et j’y vois un lien direct avec mon expérience de sportive de haut niveau. »

Maman de deux très jeunes filles, dont la dernière est née à l’été 2021, Angèle a trouvé dans la vente en ligne le système qui convient le mieux à son mode de vie et à sa personnalité. Surtout, cela lui permet de travailler à la maison, en particulier le soir, quand ses filles sont couchées.

De l’idée à l’envoi des colis, Angèle gère tout. Seule. Les croquis, les recherches de fournisseurs, le suivi de fabrication, l’assemblage, la création du site et la mise en ligne des produits, tout le suivi logistique, sans oublier la promotion sur les réseaux sociaux, rien ne l’arrête. Un vrai travail à plein temps, en plus de sa vie de monitrice de ski et maman.

Aller plus haut

Le futur de Lao ? Tout là-haut mais pas trop. Développer l’activité tout en restant une entreprise à taille humaine, voilà l’envie de la créatrice. Développement durable et protection de la nature font partie des points sur lesquels Angèle porte une attention particulière. Cela se traduit par l’utilisation d’argent recyclé ainsi que le choix d’un packaging dépouillé, léger et aussi propre que possible. Le choix d’une jeune femme posée, ancrée dans ses montagnes, qui dessine ses bijoux comme elle avance dans la vie avec détermination, naturel et simplicité.

Retrouvez les bijoux d’Angèle sur son site lao-bijouteriedescimes.com ainsi que dans quelques boutiques et concept stores un peu partout en France.

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