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Anne-Lise Rousset, la femme la plus rapide du GR20 !
En 2020, elle avait établi le record de la traversée des Aravis (10h35 pour avaler 49 km et 6.110 m de dénivelé positif). Deux ans et un bébé plus tard, elle signe un nouvel exploit en traversant la Corse du Nord au Sud par le GR20 en 35 heures et 50 minutes.
170,3 km et 12.690 m de dénivelé positif
C’est la distance qu’a parcouru l’ultra-traileuse en moins d’un jour et demi ! Très soutenue, elle a pu compter sur ses amis traileurs pour l’accompagner, la soutenir et lui “faire la trace” tout le long du parcours. Ou presque ! Deux d’entre eux, Florian Bernabeu et Sébastien Chaigneau, victimes de chutes et blessés aux côtes, ont dû la laisser filer sans pouvoir honorer la totalité du parcours qu’ils avaient prévu de partager avec elle.
Un coup dur pour la coureuse, désolée de laisser ses co-équipiers sur le bord du chemin. D’autant que la nuit fut difficile, la fatigue et un irrépressible besoin de dormir s’invitant au passage. Anne-Lise appréhendait la partie nocturne de la course, mais la réalité fût pire que ce qu’elle avait pu imaginer. Au point de lui faire perdre un temps précieux : 1h30 de retard sur les estimations pour cette partie.
Elle raconte : “J’étais épuisée après m’être ravitaillée à Vizzavona (au km 92). Je tombais de sommeil, comme si j’étais narcoleptique. Cétait un passage plutôt roulant jusqu’à Verde et j’avais prévu de courir. Mais là, c’était un chemin de croix.” Heureusement le soutien des co-équipiers, qui avaient pour consigne de ne pas la laisser dormir, leur présence et leurs encouragements lui ont permis de tenir le coup moralement.
“Moi, c’est le partage qui m’a fait avancer. (De cette aventure) Je retiens ma joie de retrouver tout le monde aux ravitaillements et celle d’être à trois tout le temps [deux pacers l’accompagnaient en permanence]. Ça donne un mix sacrément fort. J’ai vécu une incroyable aventure avec les copains.“
Un bel hommage aux pacers, mais également à toute l’équipe a ses côtés dans la réalisation du record, entraîneur, médecin, cuisinières et toutes les personnes en charge du ravitaillement, si important dans une épreuve d’ultra.
Un exploit aussi physique que mental
Pour tenir et ne jamais cesser d’avancer, l’athlète a pu compter sur les pacers qui se sont relayés auprès d’elle et sur les 5 petites minutes de sommeil, allongée au beau milieu du chemin, qu’elle s’est octroyée au petit matin. Le temps de récupérer la petite dose d’énergie nécessaire pour finir sa course.
Comme elle le raconte : “J’essayais donc de parler car je m’endormais debout, un peu comme quand on est très fatigués quand on lâche prise devant la télé. Puis après Verde, au milieu de la montée de Prati, je ne tenais plus debout et j’ai demandé à mes amis Stéphane et Benoît de me laisser dormir cinq minutes. Je n’aurais jamais pensé que mon corps fasse ça un jour, mais je me suis allongée n’importe comment sur le chemin, et j’ai dormi d’un sommeil hyper profond pendant cinq minutes. Ça m’a fait un bien fou, c’était incroyable ! Peu après, le soleil se levait, et c’était reparti.”
Indispensable dans un tel exercice. D’autant plus qu’en parallèle, l’effort d’ultra-endurance entrave l’alimentation. “Je redoutais beaucoup la partie alimentation, et c’est vraiment le point clé, l’aspect très dur à gérer. A un moment, on n’arrive plus à manger, on n’arrive plus à boire. Le système digestif est complètement à l’arrêt.” explique Anne-Lise.
Sans manger, sans dormir, fatiguée, la championne est allée puiser dans son mental la force d’arriver au bout. Non sans mal et sans le sentiment de ne pas être à la hauteur avec “une foulée lamentable” sur la fin du GR20. Mais pas à pas, la jeune femme à signé son exploit, battant le précédent record de plus de 5 heures.
S’il est réputé pour être le plus beau, le mythique GR20 est avant tout le sentier de grande randonnée le plus difficile d’Europe. A titre de comparaison il faut environ 2 semaines de marche à un randonneur pour boucler le parcours. En le réalisant en 35 heures et 50 minutes, Anne-Lise bat le précédent record féminin établi depuis 10 ans par Emilie Leconte, en 41 heures et 22 minutes.
Côté masculin, c’est un corse qui détient le record, Lambert Santelli (qui a d’ailleurs couru avec Anne-Lise durant sa traversée) depuis le 25 juin 2021, avec 30 heures et 25 minutes.
Anne-Lise Rousset-Séguret, vétérinaire, mère et extraordinaire !
A 33 ans, Anne-Lise partage son temps entre son travail de vétérinaire rural, son fils de 11 mois et ses entraînements. Une vie pas banale et des journées (voire des nuits) bien chargées pour une athlète de haut-niveau.
Son mode de vie et sa récente maternité donnent encore plus de valeur à son exploit. Moins d’un an après l’accouchement, il a fallu à la jeune mère une sacré dose de courage et des capacités de récupération hors du commun pour, à la fois, se remettre de sa grossesse et l’arrivée de son enfant, et s’entraîner pour un tel défi.
Rappelons que cette distance est la plus longue jamais parcourue par l’athlète à ce jour. Accompagnée au quotidien par son entraîneur de mari, Adrien Séguret, qui la suit depuis 2013, la championne passe autant de temps que possible en montagne, autant pour se préparer que pour soigner les bêtes et accompagner les éleveurs.
Pouvoir accéder aux sentiers rapidement, c’est la raison pour laquelle elle est venue s’installer en Haute-Savoie, en 2018, laissant derrière elle l’Aveyron qui l’avait accueillie. A Cruseilles, à quelques encablures d’Annecy, la montagne est toute proche. Un terrain de jeu idéal pour la cantalienne d’origine. Et surtout, un territoire sans limite. Tout comme sa capacité à battre les records !
Gageons qu’elle n’a pas fini de nous faire rêver.
Photos : Justin Galant Photographer & Photography Cyrille Quintard – Facebook Scott Sports France.
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