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Portrait : Sarah Avettand
UN DESTIN HORS DU COMMUN.
Passionnée, Sarah la créatrice de la marque Myne vit sa vie intensément. Si aujourd’hui elle crée des bonnets et des bijoux uniques qu’elle fabrique elle-même, et sur-mesure, la jeune femme s’est toujours investie à 100% dans sa vie, pour le meilleur et même parfois pour le pire.
Créatrice de bonnets et bijoux.
Sarah Avettand, beaucoup l’ont découverte en même temps que ses magnifiques bonnets Myne, qu’elle fabrique elle-même au crochet, et vend depuis 2010. Mais si l’aventure Myne a commencé il y a sept ans, sa passion pour le crochet date de l’enfance. Initiée par sa maman et sa grand-mère dès l’âge de 10 ans, c’est pendant l’adolescence qu’elle commence à tricoter ses premiers bonnets, pour elle et pour ses proches. Puis, au fil des opportunités, des rencontres, et le succès aidant, elle va finir par en faire son activité principale, et même plus, son style de vie.
C’est dans son atelier-boutique de Manigod, le village qui l’a vue grandir, que Sarah imagine et crée des bonnets, des headbands et des bijoux uniques et originaux. Elle choisit avec soin les matières douces et soyeuses et toutes les fournitures qui serviront à produire ses collections, et se les fait livrer sur place car, pour elle, le temps est compté. Entre la fabrication des pièces originales, la conception de nouveautés, les contraintes liées à la vie de chef d’entreprise et son rôle de maman, les journées sont bien remplies. Mais rien n’effraie l’entrepreneuse qui en a vu d’autres et qui se sent totalement en phase avec son mode de vie actuel. Elle a aujourd’hui choisit de travailler seule, à son propre rythme (soutenu!), en suivant son instinct (très sûr) et ses envies, après avoir tenté la grande aventure en distribuant ses bonnets auprès des magasins de sport, avec une fabrication artisanale sous-traitée à l’étranger. Une expérience enrichissante mais difficile, qui lui a appris beaucoup et lui a surtout fait prendre conscience que ce n’était pas pour elle. Elle, ce qui lui plaît c’est de créer. D’imaginer. De dessiner des pièces uniques, parfois pour des événements uniques comme les mariages. Aller plus loin, trouver l’idée ou la matière qui n’a jamais été utilisée de la sorte. Et en faire un accessoire que vous ne trouverez nulle part ailleurs, et que vous aurez envie de porter chaque jour… L’uniformisation, l’industrialisation, les gros volumes, les routes toutes tracées, tout ça ce n’est pas pour Sarah. Sarah elle est unique. Et son histoire aussi.
Tout pour être championne.
Sarah est une petit fille de la montagne, presque comme les autres, mais pas tout à fait. Si sa vie se déroule comme celle des autres enfants de son âge à dévaler les pentes du village à toute allure en été comme en hiver, Sarah se sent différente, et pas uniquement par sa personnalité déjà très forte. En effet, celle qui est née à Evian, a été adoptée à l’âge de trois mois par une famille de Manigod, et force est de constater que ce n’est pas commun. Ni pour le lieu, ni pour l’époque. Est-ce la raison pour laquelle elle possède un si fort tempérament? Quoi qu’il en soit Sarah est une fonceuse, une battante, une compétitrice acharnée. Et une sportive accomplie et douée. Elle marche dès neuf mois, commence le ski à dix-huit mois, se confronte aux autres avec succès sur les pistes de ski, sur les agrès de gymnastique et sur les tatamis de karaté. Elle est forte, ses entraîneurs voudraient l’accompagner un peu plus loin et lui demandent de choisir son sport. Elle choisit le ski. Commence ainsi l’ascension fulgurante vers le sport de haut niveau. Sa victoire aux écureuils d’or la conduit en groupe district, puis Mont Blanc Espoirs. Elle intègre alors le ski-études du Fayet. C’est alors que les choses se compliquent. A seulement quatorze ans, elle est la plus jeune du groupe. Ou plutôt des groupes, car elle n’est pas avec les mêmes filles sur les planches ou à l’école. Ni vraiment intégrée dans un groupe, ni dans l’autre, elle change ses skis, ses chaussures, n’est pas comprise par ses entraîneurs, et ne parvient finalement pas à s’adapter. En manque de soutien, ne se sentant pas suffisamment solide pour affronter tout ça, elle s’engouffre sur la mauvaise pente et finit par abandonner la compétition.
Stylisme, modélisme et renaissance.
Pas facile de commencer une vie normale quand on a toujours vécu de sa passion à fond. Pas simple non plus de raccrocher définitivement les planches. Et pourquoi pas recommencer? Fonder à nouveau sa vie sur la passion? Encore faut-il en avoir une! Attirée par l’architecture d’intérieure, la belle se lance dans les arts appliqués et découvre le stylisme modélisme. Coup de coeur immédiat. Elle finance ses cours de BTS en donnant des… cours de ski à Avoriaz. Et comme elle a conservé son âme de compétitrice, elle se met au ski freestyle. Avec un groupe de copines, elles créent un site internet de vente de bonnets faits main au crochet et tricot : Sylass. L’aventure des bonnets aurait vraiment pu démarrer à ce stade. Mais c’est sans compter sur un destin facétieux qui la ramène au ski! Elle est recrutée dans le team international Roxy qui se lance dans la fabrication de skis et cherche des ambassadrices. Avec un petit budget en poche, elle peut ainsi voyager et participer à quelques compétitions internationales. Une belle aventure au Japon, quelques déplacements en Europe, la voici finalement revenue à ses premières amours. Encore une fois hélas, rien ne se passe comme prévu. Cette fois c’est la blessure qui la stoppe en plein vol. Rupture du ligament croisé antérieur. Comme beaucoup de skieurs. Mais une rééducation douloureuse, des suites opératoires compliquées nécessitant une seconde intervention, puis d’autres gênes encore mettront fin cette fois définitivement à ses espoirs sportifs.
Entrepreneuse aux doigts d’or.
Le ski c’est fini. Mais les jolis bonnets qu’elle fabrique avec ses copines ne sont pas passés inaperçus. Elle est contactée par des entrepreneurs qui souhaitent lancer une marque avec elle, mais à grande échelle. C’est ainsi que Myne naît en 2010. Création de la marque et d’une société, élaboration d’une collection complète, suivi de fabrication des produits au Maroc, import-export, campagne de vente et distribution auprès des magasins de sport, les choses se mettent en place à grande échelle. Le revers de la médaille est à la hauteur et les difficultés s’accumulent. Notamment en terme de communication, d’entente avec ses associés et au niveau de la qualité des produits. Au final, Sarah devra réaliser seule mille trois cents pièces en trois mois! Puis racheter ses parts auprès de son associée pour pouvoir conserver sa marque. Elle trouve un soutien moral et financier auprès de Philipe Gallay, le patron de TSL Outdoor, un homme d’honneur et de coeur. Après un temps de flottement, Sarah se remet en selle. Elle qui s’était fait embauchée en discothèque la nuit pour financer son activité diurne les premières années, travaille maintenant en magasin de sports. Cela lui permet d’acheter ses matières premières et vendre ses bonnets qu’elle tricote en dehors des heures d’ouverture du point de vente. Elle diversifie son offre, crée des headbands et des bijoux. Elle cesse de vendre auprès des détaillants et commence à proposer ses produits sur les salons de vente de produits locaux et artisanaux spécialisés dans la cible féminine. C’est le cas notamment des Journées Filles qui se tiennent sur le bassin annécien.
Une vie de passion ici, et sans le ski.
Les salons rythment aujourd’hui sa vie. Entre deux, elle imagine de nouveaux bijoux, essaye de nouveaux matériaux. C’est comme ça qu’elle s’est mise à faire des plaids en laine pur mérinos en grosses mailles tricotées à la main cet hiver. Ses nouvelles créations viendront peut-être tout droit de Guadeloupe où elle passe deux mois par an au printemps pour se ressourcer, profiter de son fils et trouver de nouvelles idées. Elle qui apprécie la vie en montagne n’en profite plus guère. Trop d’années d’efforts, de compétition et de souffrance sont liées à la pratique sportive. Mais une fois encore il se pourrait que le destin l’attende au tournant. Ses skis, elle a dû les chausser à nouveau pour accompagner son fils sur les pistes de ski et s’est fait enrôler par l’école pour accompagner les enfants. Alors oui, une vie sans le ski….ou presque!
Une ambassadrice en or massif.
C’est sur internet, alors qu’on ne pouvait pas encore y acheter de produits, que Tessa Worley, la quadruple championne du Monde de ski alpin (pas encore couronnée à l’époque) entre en contact avec Sarah. Elle demande où et comment se procurer les bonnets pour lesquels elle a eu un véritable coup de coeur. De là naîtra une amitié et une collaboration qui durent encore, même si l’athlète ne peut plus porter les produits Myne sur les compétitions officielles. Quoi qu’il en soit, elle reste une belle ambassadrice pour la marque, et entretient le lien, encore et toujours, avec le ski…
Elle l’a dit :
“J’ai pris le problème à l’envers. J’ai commencé gros et j’ai fini petit. Et ça me va très bien!”
BIO EXPRESS :
- 1986 : Naissance à Evian.
- 1988 : Débuts à ski.
- 1992 : Inscription au Club des Sports de Manigod– Section ski alpin.
- 2000 : Sélection au Comité du Mont-Blanc groupe Espoirs.
- 2001 : Arrêt de la compétition de ski alpin.
- 2003 : Obtention du Bac L option Arts Plastiques.
- 2006 : Enseigne le ski à Avoriaz.
- 2006 : Reprise de la compétition en ski freestyle avec le Team Roxy.
- 2009 : Blessure au genou – Arrêt du freestyle.
- 2010 : Lancement des bonnets Myne.
- 2012 : Lancement des headbands et bijoux
- 2013 : Naissance de son fils, Loni.
Sarah et la montagne en 9 questions :
1 – Votre rencontre?
Mon adoption (30 ans jour pour jour aujourd’hui) quand mes parents m’ont ramenée avec eux à Manigod.
2 – Ta montagne préférée?
La Tournette, dont j’adore tout particulièrement le profil depuis Manigod.
3 – Ton rapport à la montagne en 3 mots?
Contemplation – Majesté – Passion
4 – Tes activités?
Depuis que j’ai installé mon atelier au coeur du village de Manigod, je travaille et je vis au milieu des montagnes et je mesure chaque jour la chance que cela représente. J’apprends aussi au quotidien à l’appréhender différemment en me promenant et en skiant avec mon fils.
5 – Ton meilleur moment?
Une simple balade en famille avec mon homme et mon fils, le tour du col de Merdassier partagé avec les deux hommes de ma vie, et vu avec les yeux d’un enfant de 3 ans qui s’émerveille de tout.
6 – Une femme que tu admires ou qui t’inspire?
Juliette Farat, une sublime jeune femme qui a d’ailleurs posé pour Myne il y a quelques années, et qui a été, il y a quelques mois, la première personne atteinte de mucoviscidose à gravir le mont Blanc à skis.
7 – Tes 3 marques préférées?
En ce moment, je suis bien plus sensible aux marques de créateurs qu’à n’importe quelles autres. 😉
8 – Ton prochain projet?
Je prépare actuellement un projet qui me tient à coeur, un événement qui permet aux clients de s’offrir un shooting photo “tout compris” pour un tarif très intéressant. Maquillage, coiffure, massages, conseil en image, etc., tout est mit en œuvre pour permettre aux participants de se sentir vraiment unique et de se voir avec les yeux de quelqu’un d’autre. Nous avons toutes des complexes, et je trouve que nous avons tendance à être trop dures avec nous, et cette journée permet d’adoucir cette vision et de sublimer les personnes qui participent, dans un cadre incroyable face au lac d’Annecy !
9 – Ton rêve de montagne?
Continuer d’y vivre et voir ma famille s’y épanouir ❤️
Les liens de Sarah :
- www.myne.fr
- Facebook – Myne Headwear
- Instagram – Myne France
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