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Portrait: Cécile Chappaz
CECILE, LA FIDELE.
Cécile Chappaz, vous ne la connaissez peut-être pas encore. Pourtant, vous l’avez surement déjà croisée sans le savoir dans les Aravis qu’elle parcourt de bas en haut (ou l’inverse), en large et en travers, toute l’année, à pied ou en ski de randonnée, de préférence avec ses copines.
Enfance à La Clusaz
Cécile, qui habite à la Clusaz depuis toujours, est une cluse pure souche. Elle fait partie de ceux qui ont connu l’enfance heureuse des écoliers qui filaient directement au téléski une fois l’école finie et leur goûter avalé. A une époque où les parents étaient confiants et laissaient une grande liberté à leurs enfants. Avec les copains, en hiver, elle dévalait les pentes et les forêts de la station qu’elle connaît toujours comme sa poche. L’été, c’était la saison des pique-niques avec les copines, de la construction de barrages dans les ruisseaux, le bob sur la tête et le sac sur le dos. Avec sa maman et ses trois frères et soeurs, c’était plutôt les cueillettes: myrtilles, framboises, noisettes, champignons. Et avec son papa, ce fût la découverte de la randonnée et de la montagne. “Les écrans et l’équipement moderne n’existaient pas. Du coup on était créatifs, on jouait avec ce que l’on avait sous la main, et le plus souvent en extérieur”. Une enfance proche de la nature, vécue au rythme des saisons. Une vie belle, simple et empreinte de joie de vivre, comme l’est Cécile.
Notre montagnarde n’a jamais pratiqué en club, en revanche elle a touché à toutes les disciplines: randonnées pédestres, alpinisme, escalade, ski alpin, ski de fond, ski de randonnée, patin à glace et j’en passe, parfois sous la contrainte, parfois par amour, pour séduire son guide! La seule compétition à laquelle elle ait participé chaque année, c’était “La Course des Jeunes Planches” organisée par l’école élémentaire de la Clusaz. Pour tous les enfants c’était la grosse pression, l’envie de bien faire… mais c’était invariablement la même vainqueur, Régine Cavagnoud.
Facéties du destin
Si Cécile n’a pas fait beaucoup de compétition, elle sait ce qu’elle veut. En l’occurrence, ce qu’elle veut c’est faire du commerce, parce qu’elle aime le contact et l’échange. Et c’est vrai que ça lui correspond bien. En 1989, la voilà donc partie sur les bancs de l’IPAC à Annecy, institution dont elle ressort Major de Promotion à l’oral, avec un BTS Actions Commerciales en poche. Elle a tout juste 20 ans, elle rêve d’indépendance et de voyages.
Pour ce faire, elle se trouve un petit boulot pour financer ses projets, et notamment celui qui devrait la mener dans quelques mois à Vancouver (Canada). Mais le destin de la cluse ne se trouve pas de l’autre côté de l’Atlantique, et la première rencontre marquante de sa vie la gardera dans sa Haute-Savoie natale. Cette rencontre, ce n’est pas moins que celle de celui qui deviendra son mari quelques années plus tard.
Pour le séduire, elle se met à l’escalade, à l’alpinisme, et va même jusqu’à gravir le Mont-Blanc sans guide! Mais pas seule rassurez-vous, puisque ses fidèles copains sont là. Les amis pour Cécile c’est sacré, et ils ne sont jamais bien loin: pour la montagne, pour les fêtes ou pour les voyages.
Ces derniers d’ailleurs, notre infatigable sportive les réalisera malgré tout, comme son tour de l’Irlande en auto-stop avec une copine. Ou encore celui de la Turquie. Des treks en Espagne, au Maroc ou au Pérou sac au dos, un 5000 mètres dans la Cordillère des Andes et quelques 4000 mètres dans les Alpes, jusqu’à la Norvège en bateau et ski de randonnée il y a deux ans. Il faut dire aussi que du chemin elle en fait, avec pas moins de 46.000 mètres de dénivelé positifs à son actif cette année.
Entrée dans la vie active
La seconde rencontre marquante de sa vie, c’est celle de Philipe Gallay en septembre 1992. Restée à la Clusaz, elle vogue de petit boulot en petit boulot, dans le commerce. Philippe, qui a lancé la marque de raquettes à neige TSL quelques années plus tôt avec des copains moniteurs de ski comme lui, a du mal à gérer toutes ses activités de front. Il recherche une personne dégourdie et polyvalente pour gérer le quotidien de TSL pendant qu’il est occupé à autre chose. Cécile se présente à son entretien d’embauche en tailleur… pour s’entendre dire : “Mais moi j’m’en fous de tes diplômes! Est-ce que tu bois du rouge?”. N’importe qui d’autre aurait pu s’enfuir. Heureusement, le bon sens et l’ouverture d’esprit qui caractérisent la candidate lui font comprendre immédiatement qu’elle a affaire à quelqu’un d’humain, avec qui elle pourrait s’entendre à merveille. C’est le démarrage d’une longue et belle collaboration qui dure encore aujourd’hui.
Les débuts sont sportifs et pour le moins hors du commun, mais n’effraient pas notre jeune employée qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot et qui ne manque pas de courage. Après sa journée au guichet de la banque dans laquelle elle officie, elle enchaîne chez TSL pour gérer les différentes tâches administratives, le secrétariat, le catalogue, la livraison, l’export vers la Suisse, et parfois même le montage des produits ou la garde des enfants de Philipe après l’école.
Le décalage est fort avec l’ambiance feutrée des agences bancaires que Cécile finit par quitter pour ouvrir une buvette en montagne, avec un copain (encore!) dans la combe de Paccaly. Il n’y a ni eau, ni électricité, il faut faire avec l’eau du bassin et le feu de bois. Mais c’est ici, au grand air, dans une ambiance conviviale et joyeuse que la belle est à son aise. Le soir, elle continue à s’investir avec Philippe et ses raquettes.
Maturité
Les efforts fournis par tous sont récompensés et, en 1995, l’entreprise s’installe à Alex dans des nouveaux bâtiments qui lui permettent de développer sa première raquette “moderne”, à taille de guêpe, la TSL 225 Rando. La société se structure, étoffe ses équipes, et Cécile va pouvoir s’investir à fond dans la partie qu’elle affectionne. Aujourd’hui directrice commerciale France de TSL Outdoor, qui emploie 45 personnes et est dorénavant basée à Annecy-le-Vieux, elle gère une force de vente de 13 membres.
Les années et les difficultés n’ont pas émoussé la confiance et la complicité qui règnent entre elle et son patron. Sa gentillesse et sa bonne humeur y sont sans aucun doute pour beaucoup.
Transmission
Mère de trois enfants, Cécile leur transmet son amour pour la montagne, pour la vie et pour autrui. Elle partage avec eux les cueillettes que lui a enseignées sa mère, les accompagne en montagne avec son mari. Bien qu’elle-même ne pratique plus, elle s’investit dans la section Nordique du Club des Sports de La Clusaz auprès duquel sont inscrits ses enfants, et en devient présidente il y a deux ans. Sa motivation est simple, aider les jeunes et faire progresser l’ensemble du groupe.
Fidèle à ses racines, à sa vallée, à sa famille, à ses amies, à celles et ceux qui ont croisé son chemin un jour, Cécile est à sa place ici, au milieu des siens et s’y sent bien. Et on la comprend.
Elle l’a dit : « La vie est faite d’opportunités qu’il suffit de voir et de saisir. »
Bio express :
- 1971 : Naissance à Thônes.
- 1973 : Premières glissades à la Clusaz.
- 1989 : BAC B.
- 1991 : BTS actions commerciales – IPAC Annecy – Major de Promotion.
- 1991 : Début de la vie active – Rencontre avec son futur mari.
- 1992 : Rencontre avec Philipe Gallay – Débuts chez TSL.
- 1993 : Création de la Buvette de Paccaly.
- 1996 : Achète son chalet à la Clusaz.
- 1997 : Mariage avec Hervé.
- 1999 : Naissance de Jules.
- 2002 : Naissance de Félicie et Simon.
- 2014 : Présidente de la section nordique du Club des Sports de la Clusaz.
Cécile et la montagne en 10 questions :
1 – Votre rencontre?
Au Danay, à La Clusaz, avec mon père et mon nounours qui s’appelait « Nanar ».
2 – Ta montagne préférée?
La Pointe Percée.
3 – Ton rapport à la montagne en 3 mots?
Ressource – échange – équilibre.
4 – Tes activités?
Ski alpin, ski de randonnée, randonnées pédestres, escalade, danse africaine, la cuisine (j’adore cuisiner), la lecture.
5 – Ton meilleur moment?
La Grande Casse avec les 3 hommes de ma vie : mon père, mon frère, mon mari.
6 – Une femme que tu admires ou qui t’inspire?
Florence Foresti. Et Marie Jacquet, gardienne du refuge de la Pointe Percée.
7 – Tes 3 marques préférées?
Patagonia, Picture, TSL Outdoor (parce qu’elle fait partie de ma vie!).
8 – Ton prochain projet?
Vacances d’avril 2017 : voyage en Thaïlande sacs au dos en famille et trekking dans le nord de la Thaïlande.
9 – Ton rêve de montagne?
La traversée de la Corse, un trek au Népal…
10 – Une anecdote?
Lors d’une randonnée dans le Beaufortin de 4 jours avec 2 copines, Caro et Lolo, sous le refuge Péclet Polset, nous nous sommes fait charger par un troupeau de Tarines… Prises de panique, nous avons grimpé sur un rocher, les vaches continuaient de beugler et de rester au pied du rocher… Malgré notre culture et notre passé paysan, aucune d’entre nous n’osait descendre… Nos aïeux devaient avoir bien honte !!! Bref, nous sommes restées plus de deux heures à la fois terrorisées et en même temps hilares de la situation… La nuit tombant et devant rejoindre le refuge, nous nous sommes enfin décidées à traverser le troupeau! Et tout s’est bien passé!
Bonus – Son exemple?
Son père, un grand optimiste qui, à 88 ans, est encore capable de faire 45.000 mètres de dénivelé positif en ski de randonnée chaque hiver.
Les liens de Cécile:
- Le site de TSL Outdoor.
- Corti-Grimpe, salle d’escalade et de bloc à Annecy.
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