Conseils trail

Les clés pour bien choisir ses chaussures de trail

Avec le concours de Jean-Michel Faure-Vincent, spécialiste du trail chez Salomon.

Quelles sont les différences entre chaussures de running, de trail et de randonnée ?

C’est en effet la première question que l’on peut se poser tant les rayons de chaussures de running et  de trail se sont agrandis ces dernières années. L’offre est pléthorique, et il faut bien reconnaître qu’il est difficile de s’y retrouver, même avec l’aide d’un vendeur. Il est loin le temps où l’on avait une seule paire de baskets pour aller courir, quel que soit le terrain. Aujourd’hui, à chaque pratique son équipement. Alors, running, trail, randonnée, quelles différences et quelles chaussures ?

Petit rappel concernant les pratiques : 

  • Running et trail = course à pieds
  • Randonnée = marche

Et ce, quels que soient le terrain, la durée de l’effort et la distance parcourue.

Chaussures de running

Baskets de running Cloud Flow de la marque On Running.

Conçues pour courir donc, principalement sur route ou sur piste d’athlétisme.

On pense à toutes celles et ceux qui font leur petit (ou long) jogging le dimanche (et les autres jours), voire qui finissent par participer à un marathon. Pour simplifier au maximum, les principaux besoins sont la légèreté, la souplesse et l’amorti.

Chaussures de trail

Chaussure de trail Salomon Speed Cross 3

Trail se traduit par sentier en français. Les chaussures de trail sont donc faites pour courir sur les sentiers. Sur des surfaces variées : sable, graviers, chemins de terre, chemins de montagne, sentiers herbeux ou rocailleux…

Ces chaussures sont faites avant tout pour courir, on recherche donc toujours de la légèreté et de la souplesse. Mais on recherche également de la protection et de la stabilité, car le terrain sur lequel on pratique n’est pas lisse et régulier comme le bitume ou la piste.

Chaussures de randonnée

Chaussure de randonnée en montagne Salewa.

Ce sont avant tout des chaussures de marche, et non de course.  Elles doivent assurer un haut niveau de stabilité et de protection, un excellent maintien du pied, une haute résistance également, le tout parfois au détriment de la légèreté et de la souplesse.

De nombreuses caractéristiques existent selon le terrain de pratique, et les particularités de celui-ci.

Petit pont de pierres et de bois enjambant un ruisseau sur un sentier de montagne.

Comment bien choisir ses chaussures de trail ?

Comme évoqué précédemment, cela parait bien compliqué de choisir le modèle qui va le mieux correspondre à notre pratique tant le nombre de modèles proposé sur le marché est grand, tant les spécificités techniques sont variées. La première chose à faire pour bien choisir sa chaussure de trail est, comme pour le choix de sa chaussure de ski, c’est une bonne séance de préparation, autrement dit, se poser les bonnes questions. Questions qui vous mèneront peut-être d’ailleurs à acheter non pas une, mais plusieurs paires de chaussures si vous êtes pratiquante assidue et que vous pratiquez sur terrains variés. Mais assez tergiversé, voici la démarche qui va vous permettre d’évaluer vos besoins et de pouvoir ainsi déterminer les 3 ou 4 modèles à essayer impérativement avant achat.

1 – Définir le terrain d’utilisation – la polyvalence de la chaussure :

Où courez-vous? A quelle saison? Sur quel type de terrain? La route, les sentiers de campagne, la montagne, les sous-bois, les terrains extrêmes, les rochers, la neige, …? La chaussure doit-elle être respirante ou au contraire imperméable? La liste est longue mais elle est évidemment déterminante pour le choix des caractéristiques de la chaussure, de sa semelle, de ses crampons, des matériaux utilisés, des renforts, de l’accroche et du maintien.  Tout cela dépend du terrain. Il est évident qu’une personne qui court principalement les jours de beau temps dans les sous-bois avec peu ou pas de dénivelé n’aura pas les mêmes besoins que celle qui court toute l’année sur les sentiers escarpés de montagne.

2 – Définir ses priorités – ce que l’on recherche avant tout : 

Légèreté, confort, protection, durabilité, amorti, dynamisme, maintien, stabilité… Qu’est-ce qui est le plus important pour vous? Sur quelle distance utilisez-vous vos chaussures? Avez-vous des problèmes articulaires? Portez-vous des semelles? Etes-vous débutant? Souhaitez-vous faire des compétitions? Autant de questions qui vous mettrons sur la bonne piste. Vous et surtout le vendeur.

3 – Définir sa foulée et son angle de pose de pied – attaque par le talon, le milieu ou l’avant-pied :

Cet aspect est déterminant pour le choix de la chaussure. En effet, les différents modèles ne sont pas tous conçus de la même manière. La conception de la semelle, sa forme, les matériaux utilisés notamment vont orienter vers un produit ou un autre, le mieux adapté à votre manière de courir. Si vous ne connaissez pas votre type de foulée, un spécialiste du pied pourra vous le dire (podologue ou magasin spécialisé). Aujourd’hui on ne parle presque plus de pied supinateur ou pronateur car les chaussures ne sont plus développées en fonction de ces aspects, les marques cherchant à chausser le plus grand nombre en proposant des bases neutres. En cas de besoin spécifique, le podologue ou le spécialiste réalisera sur-mesure des semelles à intégrer dans la chaussure. Ce qui compte c’est l’angle d’attaque de votre foulée. Vous pourrez alors choisir un produit avec plus ou moins de drop, une forme classique ou concave.

4 – Essayer – mettre les pieds dans les chaussures : 

Les trois premiers points ayant été balayés, le vendeur peut maintenant vous proposer 3 ou 4 chaussures qui correspondent parfaitement en théorie à votre besoin et à votre pointure. Reste à savoir laquelle vous conviendra le mieux. La plus confortable. Celle dans laquelle vous vous sentirez le plus le plus à l’aise et en confiance. Celle que vous trouverez la plus jolie si toutes vous conviennent. Enfin, celle qui correspond à votre budget.

Cette étape de l’essayage est indispensable et primordiale. Vous allez courir avec vos chaussures. Peut-être longtemps. Peut-être souvent. Sur des terrains peut-être dangereux, glissants. Et j’en passe. L’unique manière de s’assurer du confort parfait est d’enfiler les chaussures, idéalement avec les chaussettes avec lesquelles vous pratiquez habituellement, et si vous en portez, avec vos semelles correctrices, de les garder quelques minutes aux pieds et de trottiner avec pour vous assurer qu’elles vous conviennent parfaitement.

Quelques conseils supplémentaires 

Profitez des salons et compétitions pour tester les chaussures sur le terrain gratuitement. Les marques vous présentent leurs nouveautés, vous conseillent, vous font découvrir tous leurs modèles pour une sélection encore plus large qu’en magasin. Un vrai plus.

Lisez les tests produits réalisés par les magazines ou blogs spécialisés. Certes, chaque traileur est différent et a ses propres sensations, mais il est toujours intéressant d’en savoir un peu plus sur les produits qui vous intéressent et de connaître leurs points forts et leurs points faibles.

Ne vous précipitez pas. N’achetez pas dans la précipitation ou pour faire une bonne affaire. Une paire de chaussures à moins 50% qui vous fait mal aux pieds ne sera jamais une bonne affaire!

Ne vous laisser pas imposer vos choix. Ce sont vos pieds. Vos ressentis. C’est à vous de choisir.

traileuse-course-montagne

Pour aller un peu plus loin : 

Drop ou pas drop ?
Schéma du drop ou du stance sur une chaussure de running.

Le drop c’est l’inclinaison vers l’avant de la chaussure, la différence d’épaisseur de la semelle entre le talon et l’avant-pied. Plus de drop, pour une attaque par le talon et les longues distances. Moins de drop si le pied se pose sur l’avant-pied. Mais cela étire le tendon d’Achille et augmente la fatigue. A définir donc en fonction de votre foulée, de votre pratique et de votre technique.

Les semelles de chaussures de running et de trail sont toutes fabriquées en matériau souple type EVA pour assurer le meilleur amorti possible en course. L’amorti c’est bien, mais attention, une semelle trop épaisse alourdit le produit et peut réduire la stabilité de la chaussure. Surtout elle se tasse plus vite (pas forcement de manière homogène) et voit ainsi décroitre ses propriétés amortissantes.

Amorti maximum ou pas ?
Chaussure de trail Hoka One One Clifton femme rose.

Stabilité : incontournable ?
Chaussure de trail Terrex Adidas.

Là encore tout dépend du terrain de prédilection. Celles qui courent sur les sentiers de plaine n’auront pas besoin d’une grande stabilité. Mais pour celles qui courent dans les dévers et les pierriers de montagne, des châssis rigides et des semelles d’usure assurant stabilité, adhérence et protection se révèleront indispensables.

Plus de légèreté signifie moins de fatigue. C’est donc un des points capitaux. Cependant, alléger les chaussures implique d’utiliser moins de matière, des matériaux spécifiques parfois plus chers, plus fragiles ou moins confortables. Il est nécessaire de trouver le juste équilibre.

Ultra-légèreté, un must ?
Chaussure de trail Cloud Venture de On Running.

Dynamisme et rebond
Chaussure de trail Millet.

Qui dit trail, dit course. Avec pour certaines la recherche de la performance, de la vitesse, de la rapidité. Les compétitrices seront forcément sensibles aux technologies apportant une bonne dynamique, du rebond et de l’accélération. Chaque marque y va de sa spécificité, qui se joue surtout dans la semelle, sa structure, les matériaux utilisés et leur assemblage. Mais on peut aussi choisir des modèles plus moelleux, doux qui permettent de courir longtemps en limitant la fatigue.

A chacun son ressenti, à chacun sa préférence. On gagne du temps avec les systèmes de laçage rapide, mais on peut mieux régler son serrage avec des lacets classiques.

Laçage rapide ou lacets ?
snowflike-salomon-quicklace

Renforts, protections et semelle extérieure
Semelle Contagrip de chaussure de randonnée.

Vibram, Contagrip, Michelin et autres matériaux apportent une meilleure adhérence sur les différentes surfaces et une plus grande résistance à l’abrasion. Les renforts placés sur les orteils et un peu partout sur la chaussure amélioreront la protection de vos pieds et la longévité de votre chaussure. Tout dépend du terrain sur lequel vous pratiquez. Ces ajouts alourdissent et rigidifient nécessairement la chaussure.

Quelle que soit la technique d’imperméabilisation, celle-ci fait monter le poids de la chaussure comme son prix, tout en renforçant l’échauffement du pied (malgré les excellentes caractéristiques respirantes de certaines membranes). Ce n’est donc pas idéal, mais cela peut s’avérer indispensable si vous courrez sur terrain humide. Une bonne option pour une seconde paire de chaussures.

Imperméabilité
Talon raenforcé chaussure de trail Terrex Adidas.

Tige basse ou mid ? 
Chaussure de randonnée tige mid On Running.

La mid, se situe entre la tige haute (au-dessus de la malléole) et une tige basse (ne dessous). Celle-ci offre une meilleure protection de la cheville et un meilleur maintien. En revanche, elle offre moins de souplesse et plus de poids. Elle laisse moins de liberté de mouvement pour courir mais encore une fois, selon le terrain, une tige un peu plus haute peut se montrer bien utile.