Adieu Sophie…

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce post. Trop de peine, trop d’injustice, trop de déception de voir s’éteindre une jeune maman de 46 ans, une ancienne skieuse de très haut niveau, une superbe géantiste que j’ai rencontré sur les bancs du lycée… J’aurais souhaité écrire ici son portrait et dire qu’elle avait vaincu la maladie. Que sa volonté farouche, que son mental de gagnante avaient été plus forts. Mais voilà, son destin était tout autre, et c’est un hommage que je m’efforce de lui rendre…

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Sophie était une jeune femme extraordinaire, un mélange subtil de douceur et de volonté farouche, de fragilité et de force, follement indépendante, tout semblait glisser sur elle, tant qu’elle avançait vers son objectif. Toujours souriante, toujours gentille, et tellement belle. Elle était coquette aussi. Et surtout douée. Pétrie de talent. Sacrément adaptable, elle a dû changer souvent de domicile, de club, pour suivre les affectations de son papa militaire d’abord, puis pour pouvoir s’entraîner dans les meilleures conditions. Est-ce cette habitude qui la mènera plus tard à parcourir le monde en camping car avec sa famille?

Quoi qu’il en soit, Sophie ne faisait rien comme tout le monde. Elle avait sa façon à elle de mener sa barque, de la laisser glisser sur le cours de la vie. Avec douceur, mais fermement. Des qualités nécessaires pour briller dans la discipline la plus exigeante du ski, le géant. C’était la spécialité de Sophie. Celle qui l’a menée sur le circuit Coupe du Monde pendant six ans. Celle dont elle a été deux fois la Championne de France et dans  laquelle elle a obtenu ses meilleurs résultats : deux podiums en 1993 et 1998, et surtout une cinquième place lors des Jeux Olympiques de Nagano en 1998. C’est d’ailleurs à l’issue de cette belle saison qu’elle décide de mettre fin à sa carrière sportive et de se consacrer pleinement à sa future vie de  de famille.

Maman de trois enfants adolescents qu’elle laisse dorénavant orphelins de mère, Sophie s’est battue dignement et avec courage contre la maladie. Hélas, elle aura perdu cette compétition là. Elle s’en est allée vendredi dernier, tôt le matin, laissant sa famille et ses proches qui se sont battus à ses côtés de longs mois, dans un immense chagrin.

Sophie a rejoint le firmament du ski. Elle a dû retrouver toutes celles et ceux que nous avons perdus. Et peut-être Severino Bottero, grand entraîneur italien, celui qui fût son mentor, qui lui avait donné la confiance nécessaire pour terminer sa carrière en beauté. Adieu Sophie et repose en paix. Nous ne t’oublierons pas.

 

Mes pensées vont particulièrement à la famille de Sophie, à ses proches, à toutes celles et ceux qui l’aimaient.

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